La kinkerne dans les Alpes du sud

La kinkerne dans les Alpes du sud

Une activité très traditionnelle : La vielle à roue !








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A la pointe septentrionale du comté de NICE, la Haute-Tinée, selon de nombreux témoignages, fut un des berceaux de la vielle à roue dans les Alpes du Sud. Avant 1860, date du dernier rattachement à la France, la plupart des autochtones étaient trilingues. En dehors de l’Italien, langue officielle et des dialectes locaux, leurs relations privilégiées avec le royaume de France( Barcelonnette et la vallée de l’Ubaye), les prédisposaient à utiliser le français dans les affaires. Aussi ne faut-il pas s’étonner si la vielle était appelée « orgue », ou encore « viola » ou « ourgounin » dans les dialectes locaux. Nombre d’entre elles étaient d’ailleurs des vielles dites « organisées », combinant l’instrument à cordes frottées et l’instrument à vent 

 

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La même vielle organisée (avant 1939)

 Cette expatriation traditionnelle, illustrée par les descriptions de J.E. FODERE  est encore attestée par un document daté du 7   mars 1809, un « passe-port » délivré par la commune d'AURILLAC (Cantal),

 Jean ANOGE, joueur de vielle, natif de Saint-Dalmas-Le-Sauvage, et y demeurant

On était très rigoureux au XIXe siècle, les musiciens itinérants devaient obtenir   un passe-port  (en deux mots!)  dans chaque ville traversée pendant leurs pérégrinations. Celui-ci date du 7 mars 1809. Jean Anoge devait être sur le chemin du retour, pour rejoindre ses foyers après la fonte des neiges, fin avril-début mai.           

 

Il déclare vouloir se rendre à BARCELONNETTE (Basses-Alpes), ville proche de Saint-Dalmas-Le-Selvage, les autochtones faisant couramment l'aller-retour dans la journée. il est âgé de 43 ans, mesure 1 mètre70, a les cheveux chatain, le front large le nez gros, la bouche moyenne, la barbe chatain, le menton rond, le visage ovale et le teint coloré

Signes particuliers; 

Une cicatrice au menton du côté droit,

La photo n'existait pas encore, mais la description est très précise ! !

Joannes Franciscus ANOGE nait au Pra le 25 décembre 1766   (joyeux Noël ! )  Il francise son prénom en Jean quand il se rend en France.  Jean meurt au Pra le 28 février 1824. Les actes d'état-civil sont transcrits en français, bien qu'il soit citoyen du royaume de Sardaigne. Le roi avait autorisé les villages frontaliers à utiliser les deux langues !

 

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06/11/2014
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